Le Cubisme et Picasso...

Le Cubisme :

Le Cubisme est un mouvement artistique du début du XX e siècle, qui constitue une révolution dans la peinture et la sculpture, et influence également l'architecture, la littérature et la musique. Le cubisme est un mouvement d’avant-garde du XXe siècle qui a révolutionné la représentation par la géométrisation.

Le cubisme prend essentiellement sa source dans les travaux de Paul Cézanne, qui cherche à créer un nouvel espace pictural non basé sur une simple imitation du réel.

Les objets sont fragmentés, analysés, dessinés sous plusieurs angles de vue et rassemblés dans une forme abstraite au lieu d'un objet représenté d'un seul point de vue.

Picasso est, avec Braque, le fondateur du cubisme et initié l'Art Moderne au XXème siècle.

Le cubisme propose une déconstruction conceptuelle du réel, jamais abstraite, mais démultipliant les points de vue sur l’objet. Les sujets sont souvent empruntés au quotidien.

Des déclinaisons du cubisme existent également à l’international, et dans d’autres pratiques artistiques telles que la sculpture et l’architecture. Étape décisive de l’histoire de l’art, ce mouvement est l’une des voies qui ont conduit l’art moderne vers l’abstraction.

« Le cubisme est l’art de peindre des ensembles nouveaux avec des éléments empruntés non à la réalité de vision, mais à la réalité de conception. » Guillaume Apollinaire

Le mot cubisme est prononcé pour la première fois par Henri Matisse au sujet d’une toile de Georges Braque datant de 1908. Sous l’influence de Cézanne qu’ils avaient découvert, Braque et Picasso ont en effet adopté une nouvelle perspective esthétique au cours de l’année 1907. Ils cherchent à représenter le réel non pas mimétiquement, mais en le géométrisant, sans jamais atteindre l’abstraction. Les formes se découpent en de multiples facettes, comme autant de « cubes », montrant l’objet selon une perspective impossible dans la réalité. Les artistes ne cherchent plus la représentation en trois dimensions (illusionniste), mais en quatre dimensions, ce qui atteste de la nature conceptuelle de leur dessein esthétique.

En 1907, Picasso peint les Demoiselles d’Avignon dans son atelier parisien. L’œuvre est parfois présentée comme le manifeste de cette nouvelle esthétique, marquée par la découverte de la sculpture africaine, aux formes synthétiques. De nombreux artistes emboîtent le pas à Picasso, mais c’est Braque qui devient le premier compagnon de route de l’Espagnol. Ils collaborent étroitement, notamment en 1909, et élaborent un cubisme dit analytique, très hermétique, à la palette restreinte, aux effets de perspective complexes. À leurs côtés, d’autres artistes fondent aussi leur laboratoire, notamment le groupe dit de Puteaux (Albert Gleizes, Jean Metzinger, Fernand Léger…), réuni autour des frères Duchamp.

Dans les années 1910–1914, le cubisme évolue. Braque et Picasso égayent leur palette et font usage de nouvelles techniques, notamment le collage (on évoque à ce sujet la période synthétique). Mais les deux peintres, soutenus par le marchand Daniel-Henry Kahnweiler, n’exposent pas aux Salons. Le public d’amateurs a plutôt connaissance des recherches des artistes de Puteaux, notamment Gleizes et Metzinger, qui exposent, quant à eux, dans les Salons parisiens et dans un Salon dédié au cubisme : le Salon de la Section d’or. Ces autres cubistes proposent une approche moins radicale et utilisent ce style pour revisiter des thèmes classiques et modernes. La sculpture, également, n’est pas en reste. Des artistes tels que Lipchitz et Archipenko adhèrent au cubisme après Picasso, qui s’est, lui aussi, essayé à la sculpture au cours des années 1910.

L’histoire du cubisme dans les années 1910 est marquée par son affrontement avec le futurisme italien. Les deux avant-gardes sont en rivalité. Marcel Duchamp qui appartient au groupe de Puteaux, fait les frais de cette dispute en exposant son célèbre Nu descendant un escalier au Salon des Indépendants de 1912. Avec cette figure dont le mouvement se décompose dans l’espace, les cubistes français lui reprochent d’être trop futuriste. L’artiste est mieux reçu à New York, où il présente ses œuvres à l’Armory Show en 1913.

Caractéristiques d’une œuvre «cubiste»

L’utilisation des formes géométriques et la représentation de toutes les facettes d’un objet marque une rupture avec la perspective (la profondeur). Les artistes cubistes fragmentent les objets et les personnages dans leurs œuvres. Un objet peut être vu de plusieurs points de vue. Les cubistes utilisent des objets de la vie quotidienne comme : des bouteilles, de la vaisselle ou encore des fruits ; avant de s’intéresser aux instruments de musique. Ils abandonnent peu à peu les paysages pour les natures mortes. Ce mouvement d'avant-garde se divise en trois périodes :

• 1907 – 1909 : pré-cubisme ou cubisme cézanien
• 1909 – 1912 : cubisme analytique
• 1913 – 1914 : cubisme synthétique

Et ses deux principaux représentants sont : Pablo Picasso et Georges Braque

Cubisme cézannien

Cette période marque le début des premières formes géométriques. Cézanne disait : « Traitez la nature par le cylindre, la sphère, le cône, le tout mis en perspective, soit que chaque côté d'un objet, d'un plan, se dirige vers un point central. » Il est considéré comme étant le père (initiateur) du cubisme en amorçant une des recherches plastiques les plus révolutionnaires du XXe siècle. Georges Braque (1882-1963) dans Le Viaduc à l’Estaque réalise une œuvre claire/obscure géométrisée. Il y a une multiplicité des points de vue. Les maisons ont des positions contradictoires. Ce sont les couleurs et les lignes qui construisent le tableau.

Cubisme analytique

Cette période utilise beaucoup plus de formes géométriques. Les couleurs employées sont moins nombreuses. Il y a surtout des bruns, des ocres, des gris, des noirs… Les artistes déconstruisent les objets et l’espace. L’utilisation de caractères d’imprimerie (lettres), de trompes l’œil et de papiers collés appliqués directement sur l’œuvre est tout à fait nouvelle. Picasso réalise le portrait du célèbre marchand d’art, Ambroise Vollard. La surface de la toile est fragmentée, mais l’on arrive à distinguer encore un personnage. Il y a un jeu de lumière et un éclatement de la figure en dizaine de facettes sur les tons d’ocre et de gris. Pablo Picasso réalise deux ans après, son premier collage, Nature morte à la chaise cannée. L’artiste défit la peinture en ajoutant et en collant un papier représentant le maillage d’une chaise et en utilisant un pochoir pour écrire les lettres J.O.U. L’œuvre est ovale et une corde est fixée sur son pourtour. Il crée un jeu entre illusion et réalité.

 

Picasso Pablo (1881-1973) Portrait d’Ambroise Vollard (1868-1939) Printemps 1910 92 x 65 cm Russie, Moscou, musée des Beaux-Arts Pouchkine © Succession Picasso 2012 - Gestion droits d’auteur © Archives Alinari, Florence, Dist. RMN / Fratelli Alinari CAL - Alinari Archives, Florence

Cubisme synthétique

Cette dernière phase est comme un aboutissement du cubisme. Les papiers collés sont de plus en plus utilisés. Les artistes réalisent une synthèse entre la couleur et le plan. D’ailleurs, les couleurs sont plus importantes et variées comme nous pouvons le voir dans l’œuvre, Verre et paquet de tabac. Il y a du rouge, du jaune, du vert, du bleu, du gris, du marron… Pablo Picasso introduit des matières naturelles brutes (matériaux naturels) comme du sable. Bien que, Picasso et Braque soient les principaux représentants de ce mouvement, d’autres artistes s’intéressent au cubisme comme Fernand Léger ou encore Francis Picabia. Cependant, ils intègrent dans leurs œuvres, l’idée de mouvement.

 

Pablo Picasso (1881-1973) Verre et paquet de tabac, Eté 1914 Huile sur bois, peinture sur bois, sable (pierre) 15,5 x 17,7 x 3 cm Paris, musée Picasso © Succession Picasso, 2012 © Photo RMN / Béatrice Hatala

La peinture de Fernand Léger (1881-1955) est appelée « tubiste » car il utilise des formes géométriques en tube. À travers La Noce, l’artiste décompose les personnages et multiplie les points de vue, ce qui crée une confusion. Le cortège de la noce donne du mouvement à l’œuvre.

Francis Picabia (1879-1953) réalise dans sa carrière artistique quelques œuvres cubistes. Sa toile monumentale, Udnie, évoque une danseuse espagnole. Les formes semblent désarticulées.

 

Udnie (Jeune fille américaine ; Danse), 1913 Inspiré par les bacchanales de la danseuse Stacia Napierkowska. 290 x 300 cm Paris, musée national d’Art moderne - Centre Georges Pompidou - Achat à l’artiste en 1948 © ADAGP, Paris 2012 © Collection Centre Pompidou, Dist. RMN / Georges Meguerditchian

 

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